Château de Domarin
En contrebas du village, le château de Domarin est installé dans la pente ; le cadastre ancien montre
qu'une pièce d'eau s'étendait au nord et à l'ouest, signalant l'existence de douves disparues aujourd'hui.
C'est dans les murs nord et ouest que peuvent d'ailleurs être relevées les traces de l'existence de la
maison forte médiévale. Quatre fenêtres dont l'embrasure est couverte en plein cintre donnent jour à
une salle (ou espace) en rez-de-chaussée, aujourd'hui simple dépendance à l'arrière du château moderne.
L'angle de mur dans lequel se trouvent ces ouvertures, aboutit à une tour d'angle circulaire, de datation
incertaine. L'édifice actuel se présente comme un corps de logis rectangulaire surmonté de deux toitures
en pavillon, dissymétriques, séparées par un clocheton en bois et zinc, et élevé sur quatre niveaux :
rez-de-chaussée, deux étages, combles ouverts par d'élégantes lucarnes en œil-de-bœuf. Á l'arrière, une
cour couverte par endroits d'un beau pavement de pierres, s'insère entre une aile en retour et les dépendances.
Extrait de l’article du bulletin n° 41 de novembre 1996, écrit par Andrée-Paul Cellier :
Au XVe siècle, la famille de Neyrieu, vieille noblesse d’épée du Bugey, devint possesseur du fief de
Domarin. La châtelaine, épouse du seigneur, dame de Domarin, née Catherine de Laurencin, connut et
fréquenta Jean-Jacques Rousseau, attirée par ses théories sociales et sa célébrité. Le philosophe
vivait à Montquin, sur les hauteurs de Maubec et ce, jusqu’en mai 1770, où il quitta définitivement
le Dauphiné.
Le 30 Brumaire an II (20 novembre 1793), quelques membres de la sinistre Commission temporaire, établie
à Lyon, accompagnés d’un détachement de dragons, envahirent le château de Domarin et le mirent au pillage,
après avoir arrêté la famille de Neyrieu. Une seconde expédition des délégués à Domarin eut lieu le
lendemain 1er Frimaire. Le château avait été pillé et dévasté une première fois le 28 juillet 1789,
par des bandes qui parcouraient à cette époque les environs de Bourgoin, pour détruire les titres féodaux
et qui incendièrent de nombreuses résidences seigneuriales. Les héritiers de la famille de Neyrieu vivent
toujours.
Plus près de nous, en 1922, arrivait au château Monsieur Mahler de nationalité suisse, succédant aux
de Neyrieu. Il restaura entièrement l’intérieur du château et modernisa les communs. La ferme devient
un modèle pour la région. La propriété possédait à cette époque 240 ha de terres et de bois et fut
une des sept plus grosses entreprises agricoles de l’Isère.
Au début du 20e siècle, Domarin était entouré de vignobles. Le Plansonnet, les Coutannes, la Botte,
jusqu’au haut de la route de l’Épallud étaient parés de cette noble plante. Mais l’épidémie de phylloxera
terrassa la vigne. On replanta de nouvelles variétés. Puis la guette arriva et le village se vida.
La commune évoluait au fil des années. L’Épallud devint indépendant du château après la deuxième guerre
mondiale et cacha des résistants. Monsieur Mahler, par sa nationalité suisse, ne fut pas inquiété par
les Allemands. Il fit beaucoup pour l’évolution de Domarin : il céda le terrain du tir pour en faire un
lieu de sport et de loisirs.